Le jeûne intermittent c’est à la mode, c’est hyper efficace, super sain, pas trop difficile et pourtant… vous échouez chaque fois que vous vous lancez. Il y a souvent 4 grandes raisons qui conduisent à l’échec, et on en parle tout de suite.
1. Les périodes de jeûnes sont trop difficiles
Chaque fois que vous vous lancez vous finissez par craquer car le jeûne est une vraie torture ? Ce n’est pas normal. Certes ce peut être parfois difficile de tenir plusieurs heures sans manger, mais certainement pas au point de vous faire complètement abandonner !
Peut-être que vous ne mangez pas suffisamment lors des périodes dédiées au repas, du coup vous avez extrêmement faim. Si tel est le cas, rien d’étonnant à ce que le jeûne intermittent vous paraisse être une horreur. Vous savez quoi faire pour remédier à cela.
Est-ce que vous buvez suffisamment d’eau ? Je vous rappelle que l’eau est absolument essentielle pour le corps. Rien que dans mon article sur le jeûne hydrique je vous ai listé 14 fonctions de l’eau pour notre organisme !
En plus, l’eau est super coupe-faim quand on suit un jeûne, tout en boostant nos performances.
Riebl et Davy (1) ont montré que les performances physiques comme cognitives déclinent après plus de 2% de perte d’eau par le corps humain. Alors à vos bouteilles (ou robinets) !
Il y a autre chose qui peut rendre les périodes de jeûne terribles : une mauvaise alimentation. Alors oui je sais qu’on vous a souvent répété que jeûner c’est faire attention à quand on mange et pas à ce qu’on mange, c’est beaucoup vrai mais un peu faux quand même.
Quand on jeûne de manière intermittente, et donc qu’on est régulièrement en état de cétose, le corps devient notamment plus sensible aux apports glucidiques. Je vous conseille donc de privilégier les aliments complets et les gras sains, que les glucides.
Je sais que ça n’est pas facile de manger moins de sucre. Ahmed et al. (2) ont même trouvé que, par ses effets de récompense et d’attractivité, l'addiction au sucre est neurologiquement plus satisfaisante et robuste que la cocaïne. Il va falloir être fort...
Ah aussi, c’est normal de ne pas très bien vivre son jeûne les 3 à 5 premiers jours. Le corps a toujours besoin d’un peu de temps pour s’adapter à un nouveau rythme et être en harmonie avec celui-ci. Donc serrez les dents, et en moins d’une semaine vous serez complètement adeptes du jeûne intermittent, comme moi.
2. Votre entourage ou votre vie sociale vous découragent
Vous vous sentez parfois un peu envers et contre tous ? Je sais bien que ce n’est pas toujours facile de résister à l’influence de ses proches. C’est même souvent tentant de juste laisser tomber pour qu’on nous laisse tranquille.
Mais le jeûne intermittent est un mode de vie aux effets bénéfiques incroyables, à vous de le leur prouver !
Ils disent toujours que “le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée” ? Donnez-leur à lire l’article de Kobayashi et al. (3) qui, comme d’autres auteurs, ont montré que sauter le petit déjeuner n’affecte pas les dépenses énergétiques, l’oxydation des graisses ni l’effet thermique de la nourriture.
Vous entendez aussi souvent que le jeûne intermittent va dérégler votre métabolisme ou vos rythmes circadiens ? Voici une autre lecture très instructive : l’étude de Patterson et Sears (4). Les auteurs, ayant rassemblés les données de très nombreuses recherches, prouvent que le jeûne est positivement efficace sur la régulation métabolique, les rythmes circadiens et la flore intestinale.
Parce que quand vous mangez est un peu plus important que ce que vous mangez. Bien qu’une alimentation équilibrée, voire spécifique au jeûne, est bien sûr recommandée.
Ce qui peut aussi vous faire échouer, c’est votre vie sociale. Non pas volontairement cette fois, mais je conçois qu’il est difficile de préparer le petit-déjeuner des enfants sans être tenté de les rejoindre.
Que les dimanches peuvent presque être une torture si votre conjoint ne pratique pas lui-aussi le jeûne. Ou encore, que vous avez peur d’avoir l’air malpoli en refusant dès le matin une part de gâteau préparé par votre collègue de bureau.
Pour tout ça il est possible de trouver des stratégies : envisager un timing différent pour votre jeûne ou bien expliquer à l’entourage le pourquoi du comment du jeûne intermittent et ses contraintes.
3. Vous n’obtenez pas les résultats attendus
Vous tenez depuis plusieurs semaines mais malgré tout les résultats ne sont pas là du tout ? Forcément, les chances d'abandonner son grandes.
Si le problème vient du poids sur la balance, je vous propose deux vidéos qui pourraient vous aider à régler tout ça. L’une pour comprendre pourquoi ce poids ne bouge pas, l’autre pourquoi, pire encore, vous prenez du poids en pratiquant le jeûne intermittent. Jetez-y un œil !
Peut-être que l’une des raisons qui vous a poussé à suivre un jeûne intermittent est le gain d’énergie qui s'ensuit en principe. Ces 25% d’énergie supplémentaires identifiés par LaManna et al. (5) grâce à la facilité d’assimilation des cétones par le cerveau. Sauf que pour vous ça ne fonctionne pas du tout et vous vous sentez d’autant plus fatigué.
Ou alors parce que vous pensiez gagner du temps et être plus productif, mais au lieu de ça vous pensez sans arrêt à manger.
Dans un cas comme l’autre, si c’est l’absence de résultats qui vous fait échouer, je vous suggère de suivre les quelques conseils du début de la vidéo. Et même de vous pencher sur mon dossier thématique pour savoir comment correctement suivre un jeûne intermittent. Avec les bonnes astuces, les résultats ne tarderont pas à se faire sentir !
4. Vous ne pratiquez pas le jeûne rigoureusement
Clairement, les périodes de jeûne ne sont pas si terribles, vous perdez même un peu de poids et vous vous sentez plus énergique, mais malgré tout vous échouez à suivre un jeûne intermittent ? Commencer, faire des écarts, abandonner, reprendre, faire des écarts… ce cycle vous semble peut-être familier.
Peut-être d’abord que vos motivations ne sont pas tout à fait claires. Savez-vous vraiment pourquoi vous vous êtes lancé dans ce mode de vie ? Le faire par solidarité pour ses amis ou parce que c’est super à la mode ne suffira pas.
Renseignez-vous vraiment sur le sujet, sur les bénéfices du jeûne et la manière dont cela fonctionne. Et lancez-vous seulement si vous adhérez réellement au principe !
Ensuite, il se peut que vos anciennes habitudes vous mènent la vie dure. Impossible de renoncer au café-crème du matin alors que votre jeûne est censé prendre fin à midi : mauvaise habitude n°1. S’accorder chaque soir quelques carrés de chocolat en regardant un film au lit : mauvaise habitude n°2. Je vais m’arrêter là, mais vous voyez l’idée.
D’abord, sachez qu’il est tout à fait humain d’avoir beaucoup de mal à se faire à de nouvelles habitudes. Lally et al. (6) ont mené une expérimentation très intéressante auprès de 96 sujets. Chaque volontaire choisissait une habitude alimentaire, comportementale ou liée à la boisson, à répéter chaque jour dans les mêmes circonstances. Pour forger cette nouvelle habitude, les participants ont mis entre 18 et 254 jours, mais la moyenne était à 66 jours. Ainsi donc, il faut plus de deux mois pour s’habituer à quelque chose de nouveau.
Ce que je veux dire ici ? C’est d’abord de ne pas être trop dur avec vous-même et de persévérer plutôt qu’abandonner. Et bien sûr aussi de vous réconforter : s’il faut 2 mois pour prendre une habitude, imaginez combien de temps il faut pour en perdre une bien ancrée !
Si vous sentez que le jeûne intermittent est fait pour vous, ça viendra avec des efforts et de la persévérance. Rome ne s’est pas faite en un jour.
Ainsi, il y a plein de raisons de ne pas réussir à faire un jeûne intermittent. Sauf que pour chacun de ces obstacles il y a une solution. Les effets du jeûne valent largement les efforts d’adaptation à ce rythme de vie.
Références
(1) Riebl, S. K., & Davy, B. M. (2013). The Hydration Equation: Update on Water Balance and Cognitive Performance. ACSM's health & fitness journal, 17(6), 21–28. https://doi.org/10.1249/FIT.0b013e3182a9570f
(2) Ahmed, S. H., Guillem, K., & Vandaele, Y. (2013). Sugar addiction: pushing the drug-sugar analogy to the limit. Current opinion in clinical nutrition and metabolic care, 16(4), 434–439. https://doi.org/10.1097/MCO.0b013e328361c8b8
(3) Kobayashi, F., Ogata, H., Omi, N., Nagasaka, S., Yamaguchi, S., Hibi, M., & Tokuyama, K. (2014). Effect of breakfast skipping on diurnal variation of energy metabolism and blood glucose. Obesity research & clinical practice, 8(3), e201–e298. https://doi.org/10.1016/j.orcp.2013.01.001
(4) Patterson, R. E., & Sears, D. D. (2017). Metabolic Effects of Intermittent Fasting. Annual review of nutrition, 37, 371–393. https://doi.org/10.1146/annurev-nutr-071816-064634
(5) LaManna, J. C., Salem, N., Puchowicz, M., Erokwu, B., Koppaka, S., Flask, C., & Lee, Z. (2009). Ketones suppress brain glucose consumption. In Oxygen Transport to Tissue (pp. 301-306). Springer US. https://doi.org/10.1007/978-0-387-85998-9_45
(6) Lally, P., Van Jaarsveld, C.H.M.,Potts, H.W.W & Wardle, J. (2009). How are habits formed: Modelling habit formation in the real world. European Journal of social Psychology. https://doi.org/10.1002/ejsp.674
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