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Ces 4 mauvaises habitudes qui augmentent l’œstrogène chez les hommes d'après la science

Si on entend souvent parler de testostérone, il est plus rare d’évoquer le sujet des œstrogènes chez les hommes. Car oui, les hommes aussi en produisent et c’est normal, par contre ça peut être franchement problématique en trop grande quantité. Du coup, après quelques définitions, passons en revue 4 mauvaises habitudes à éliminer pour éviter l’augmentation de vos taux d’œstrogènes.

Petite définition des œstrogènes


Tout d’abord, faisons quelques rappels de SVT pour comprendre de quoi on parle. Promis je fais court. Les œstrogènes constituent l’une des 5 catégories d’hormones stéroïdiennes. Parmi les autres catégories il y a les androgènes desquels dérivent la testostérone, autre stéroïde sexuel bien connu. Ces hormones stéroïdiennes sont lipidiques, c’est-à-dire qu’elles sont sécrétées par la matière grasse, et plus précisément par le cholestérol.


On parle souvent des œstrogènes comme l’hormone femelle primaire parce qu’ils favorisent le développement des caractères sexuels secondaires chez la femme comme les seins et sont impliqués dans le contrôle du cycle menstruel. Mais les hommes produisent également des œstrogènes, c’est simplement la quantité qui diffère (largement) de chez la femme. En gros, on retrouve des œstrogènes et de la testostérone chez les deux sexes, mais la balance est inversée : les hommes ont beaucoup plus de testostérone que d’œstrogènes, et vise-versa pour les dames.


Il y a trois dérivés des œstrogènes : l’estradiol, l’estrone et l’estriol. Et c’est principalement l’estradiol que l’on retrouve en circulation chez les hommes.

L’utilité des œstrogènes chez les hommes


Je vous l’ai dit, la principale fonction des œstrogènes est d’entraîner l’apparition de caractères sexuels secondaires chez la femme, mais si on en retrouve chez les hommes c’est bien qu’elle doit servir à autre chose.

Hammes et Levin (1) expliquent l’action des œstrogènes dans le corps masculin. D’abord, ils jouent un rôle important dans le développement osseux et la protection des os contre les métastases notamment. Également, les œstrogènes contribuent à la libido et aux performances sexuelles chez les hommes (en termes de capacité d’érection), dans le premier cas par leur action sur le cerveau, et dans le deuxième par leur action sur les gonades. En rapport avec les comportements sexuels, des études laissent à penser que l’action des œstrogènes sur le système nerveux central (le cerveau) peut impacter les comportements sexuels agressifs mâles. Mais aussi jouer un rôle sur la mémoire à travers leur impact sur la vision. Il a aussi été montré qu’ils ont des effets sur le système cardiovasculaire, notamment l’hypertension.

Enfin, les œstrogènes ont divers effets sur le métabolisme des hommes. D’abord parce qu’ils affectent la prise et perte de poids ainsi que la formation de masse graisseuse en régulant les apports énergétiques.

Cependant, l’utilité des œstrogènes chez les hommes repose sur leur balance avec la testostérone, qui doit être bien largement supérieure. Une trop grande production d’œstrogènes est problématique puisqu’elle dérègle tout ce système et peut donc entraîner des troubles. Parmi ceux-ci, la science a pu prouver les troubles de la fertilité, le développement de trop de peau au niveau de la poitrine, des troubles de l'érection, etc. On suppose également que les dérèglements de balance hormonale entraînent un fort sentiment de fatigue, une réduction de masse musculaire, une perte de densité osseuse, des pertes de cheveux, et autres.

Pour éviter ces nombreux désagréments, voyons quelques mauvaises habitudes à modifier.

4 mauvaises habitudes qui augmentent les taux d’œstrogènes


1. Manque d’activité physique


Je ne vous apprends rien si je vous dis que le manque d’activité physique entraîne la prise de poids, entre autres. Et la prise de poids est un vrai souci quand on veut limiter l’augmentation de ses taux d’œstrogènes.


Dans un chapitre sur le sujet, Rubinow (2) le dit clairement "l'obésité chez les hommes est associée avec de l’hyperœstrogénie”, autrement dit, avec des taux élevés de circulation des œstrogènes comme l’estrone et l’estradiol.


L’explication que propose Siiteri (3) repose sur trois points. D’abord, les sujets obèses ont une activité surrénalienne plus élevée, ce qui fait qu’il y a plus d’androgènes disponibles dans le corps, donc plus d’androgènes qui pourront être convertis en œstrogènes. Par ailleurs, cette conversion de l'androstènedione en estrone se produit principalement dans les tissus adipeux (la graisse), donc forcément s’il y a plus de graisse, il y a davantage de conversion. Pour couronner le tout, la glycoprotéine qui permet de retenir l’estradiol est déficiente chez les personnes obèses, l’estradiol circule alors mieux dans le corps.


Pas étonnant donc, comme le soulignent Mair et al. (4), que l’indice de masse corporel soit positivement associé avec les taux d’œstrogènes. C’est dans les tissus adipeux que tout se passe…


Si vous voulez réduire vos taux d’œstrogènes messieurs, réduisez d’abord votre masse graisseuse en vous remuant. Faites du sport, privilégiez le vélo à la voiture et les escaliers à l'ascenseur. Ca sera bon pour tout le reste d’ailleurs.

2. Pas assez de sommeil


Je sais, c’est difficile en rentrant du travail d’écourter son moment de détente pour gagner une à deux heures de sommeil. Qui n’a pas envie de se poser devant un film après dîner ou de rejoindre ses potes pour une partie de jeu vidéo ? La tentation de se coucher tard pour profiter de sa soirée après une longue journée de boulot est grande, mais elle est aussi problématique pour votre santé.


Entre autres problèmes, le manque de sommeil entraîne la prise de poids. Dans leur expérimentation sur 1024 volontaires, Taheri et al. (5) ont pu déterminer que l’augmentation de masse corporelle était proportionnelle à la baisse de sommeil. L’une des principales explications réside dans le fait que le sommeil est un important régulateur hormonal, et notamment pour les hormones qui gèrent l’appétit. En dormant 5h, on produit 15% de leptine en moins que ceux qui dorment 8h, la leptine étant l’hormone de la satiété. Ces 15% de leptine en moins sont compensés par 15% d’augmentation de la ghréline, l’hormone de la faim.


Logiquement, plus on a faim plus on mange, ce qui peut expliquer pourquoi les personnes qui dorment moins prennent plus de poids que celles qui dorment un raisonnable 8h par nuit. Et je vous l’ai expliqué plus haut, la prise de poids entraîne presque inévitablement une augmentation des taux d’œstrogènes à cause du rapport entre tissus adipeux et conversion des hormones.

3. Mauvaise alimentation


Je pourrais vous conseiller des astuces repas qui feraient baisser les taux d’œstrogènes, mais en vérité il n’y a pas de recherche scientifique qui puisse vraiment lier certains aliments avec les taux d’œstrogènes. Il se dit souvent que les produits de soja, les légumes de la famille des choux, les champignons et certaines épices comme le curcuma permettent de faire baisser les taux d’œstrogènes. Mais il n’y a pas d’étude précise qui permette d’affirmer tout ceci chez l’être humain. Quoi qu’il en soit, ce ne sont que des bonnes choses qui ne peuvent pas faire de mal !


D’une manière générale, veillez à vos apports caloriques et à la qualité des aliments que vous mangez. Je pense que vous l’avez bien compris, la prise de masse graisseuse est bien ce qu’on veut éviter si on souhaite baisser ses taux d’œstrogènes. Vous pouvez perdre du poids en mangeant moins et mieux, ou tout simplement conserver votre poids de forme si vous l’avez atteint.

4. Trop de stress


D’après les résultats obtenus par Pletzer et al. (6), il y a un lien assez direct entre stress et certaines hormones stéroïdiennes. Juste après un événement stressant, chez les hommes comme les femmes, les taux de testostérone baissent tandis que ceux d’estradiol augmentent de manière significative. On peut donc supposer que le stress régulier impacte durablement les taux d’œstrogènes (et de testostérone).


En plus de ça, comme le soulignent Geiker et al. (7), le stress rend nos nuits courtes ou difficiles, nous fait prendre du poids et nous conduit à de mauvaises habitudes alimentaires. Stresser conduit donc à tous les comportements et changements corporels qui font in fine augmenter l’œstrogène.

Les œstrogènes au masculin n’ont maintenant plus de secret pour vous ! Vous savez à quoi ils servent, les risques d’en avoir trop et les habitudes à éliminer pour les faire baisser. Gardez en mémoire l’idée principale de cet article : masse graisseuse et taux d’œstrogènes sont intimement liés, ils montent ensemble.


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Références


(1) Hammes, S. & Levin, E. (2019). Impact of estrogens in males and androgens in females. J Clin Invest, 129 (5), 5, 1818-1826. https://doi.org/10.1172/JCI125755


(2) Rubinow K. B. (2017). Estrogens and Body Weight Regulation in Men. Advances in experimental medicine and biology, 1043, 285–313. https://doi.org/10.1007/978-3-319-70178-3_14


(3) Siiteri P. K. (1987). Adipose tissue as a source of hormones. The American journal of clinical nutrition, 45(1 Suppl), 277–282. https://doi.org/10.1093/ajcn/45.1.277


(4) Mair, K. M., Gaw, R., & MacLean, M. R. (2020). Obesity, estrogens and adipose tissue dysfunction - implications for pulmonary arterial hypertension. Pulmonary circulation, 10(3), 2045894020952019. https://doi.org/10.1177/2045894020952023


(5) Taheri, S., Lin, L., Austin, D., Young, T., & Mignot, E. (2004). Short sleep duration is associated with reduced leptin, elevated ghrelin, and increased body mass index. PLoS medicine, 1(3), e62. https://doi.org/10.1371/journal.pmed.0010062


(6) Pletzer, B., Poppelaars, E. S., Klackl, J., & Jonas, E. (2021). The gonadal response to social stress and its relationship to cortisol. Stress (Amsterdam, Netherlands), 1–10. Advance online publication. https://doi.org/10.1080/10253890.2021.1891220


(7) Geiker, N., Astrup, A., Hjorth, M., Sjödin, A., Pijls, L. & Markus, R.. (2017). Does stress influence sleep patterns, food intake, weight gain, abdominal obesity and weight loss interventions and vice versa?. Obesity Reviews. 19. https://doi.org/10.1111/obr.12603


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